Un mythe courant ces temps-ci dit que les hommes écrivains ne savent pas écrire de protagoniste féminin respectable. Il existe un précédent à cela, bien entendu, mais étonnamment, les femmes écrivains ont également tendance à créer des protagonistes qui donnent envie à leurs lecteurs (en particulier leurs lectrices) de brûler le livre qu’ils tiennent dans leurs mains. Les protagonistes féminins caractérisent le mieux la romance, la fiction, la fantasy urbaine et le fantastique mais leur représentation en tant que protagonistes et personnages semble aller aux extrêmes. Ou bien le personnage est une Mary Sue qui ne peut rien faire de mal, ou bien elle ne mérite pas d’être le protagoniste, puisqu’elle fait rarement quoi que ce soit qui fasse réellement avancer l’intrigue. Mais voici le truc : un protagoniste féminin ne devrait pas être défini par le fait qu’il est féminin.
Le protagoniste doit être traité et dépeint comme un protagoniste, et le genre ne devrait avoir aucune influence. En théorie, cela fonctionne très bien, mais on le voit rarement en pratique, et le portrait des protagonistes féminins a tendance à attiser la colère d’un grand nombre de lecteurs. Alors, quelle est la bonne façon d’écrire un protagoniste féminin ? La réponse facile est de la dépeindre premièrement comme une personne réelle, et ensuite comme une femme. De nombreux écrivains ont tenté de décrire la bonne façon de faire leur portrait, mais nous, nous faisons ici le contraire. Savoir ce que vous ne devez pas faire vous donnera plus de liberté pour être créatif, tant que vous prêterez attention aux signaux d’alarme ci-dessous.
1. La faire obsédée par son corps
Si vous avez déjà écrit un protagoniste masculin, a-t-il jamais été obsédé par ce qu’il portait, par son apparence, sans aucune raison ? Nous supposons que vous n’avez probablement pas écrit un tel protagoniste masculin. Cependant, beaucoup d’écrivains inexpérimentés ont tendance à faire des protagonistes féminins obsédés par leur corps et par leurs habits sans raison. En fait, dans certains cas, les lecteurs savent à quoi le protagoniste ressemble, ce qu’elle porte et pourquoi elle porte ces vêtements particuliers, dans les trois premières pages du texte, même si leurs vêtements n’ont aucune importance pour la scène.
2. La rendre inutile
Une autre erreur : avoir une intrigue qui tourne autour du protagoniste féminin, pendant qu’elle observe et attend que des choses lui arrivent. C’est un phénomène courant dans les romans d’amour où le protagoniste féminin est courtisé par un personnage masculin ; mais bien qu’il l’intéresse, elle n’agit pas, mais réagit à ses avances. Dans ce cas, peut-être qu’un autre personnage devrait être le protagoniste, celui qui agit et duquel les actions font avancer l’intrigue, même si c’est un personnage masculin. En outre, chaque personnage d’un roman doit servir un but, et écrire des personnages féminins simplement pour le fait de mettre des personnages féminins dans votre histoire est de mauvais goût. Donnez des objectifs à votre protagoniste, et donnez-lui des compétences, des choses qu’elle aime et qu’elle n’aime pas, et faites-la comme une personne réelle.
3. Le stéréotype du personnage intelligent, mais terne
C’est un stéréotype de plus en plus commun. Les protagonistes et les personnages féminins en général sont dépeintes comme très intelligentes, mais pas très drôles. En fait, pendant que les personnages masculins agissent de manière quelque peu téméraire, ou s’amusent un tant soit peu, le protagoniste féminin est celle qui met fin à la fête, parce qu’elle est trop intelligente, ou pas assez drôle, pour cela. En fait, ce sont les femmes « méchantes » qui sont drôles (regardez simplement la popularité des méchantes de fiction emblématiques), ce qui est ahurissant. D’autre part, un personnage masculin peut être à la fois super intelligent et super drôle, ses mots regorgeant d’ironie et d’esprit. Ces traits de caractère, et en fait la plupart des traits de caractère, sont universels parmi les hommes et les femmes réels. Pourquoi ne devrait-il pas en être de même dans la fiction ?
4. Lui donner des compétences sans explication
Certains auteurs tentent de créer des personnages féminins badass en leur donnant quelques compétences qui sont des stéréotypes masculins, sans explication. Une compétence commune qui nous vient à l’esprit : les arts martiaux, ou la mécanique. Pourquoi le protagoniste féminin a-t-il acquis ces compétences ? Elle voulait simplement être un combattant ? Cela ne va pas fonctionner. Et si vous n’écririez pas un personnage masculin sans expliquer ses intérêts, alors vous ne devriez pas écrire de protagoniste féminin de cette manière non plus.
5. Les extrêmes Mary Sue / TSPV
Le protagoniste Mary Sue est le protagoniste qui ne peut pas faire de mal : elle est parfaite, intelligente, drôle, avec un superbe corps athlétique, sans jamais faire d’exercices, mais elle mange des pizzas et du fast-food tout le temps. Et ainsi de suite. Donner des défauts au protagoniste féminin, cela la rend réelle, et permet aux lecteurs de s’y identifier. Personne ne peut s’identifier à un protagoniste parfait. Évitez l’autre extrême, TSPV est une abréviation qui signifie : trop stupide pour vivre. Elle fait référence à un protagoniste féminin dont les décisions s’avèrent toujours mauvaises, téméraires et stupides, la mettant en danger afin qu’un personne masculin puisse la secourir.
6. Sautez la romance (à moins qu’elle ne survienne naturellement)
Une des plus grandes offenses dans la représentation des personnages féminins est leur obsession apparemment naturelle à la romance. Elles ont simplement besoin d’avoir une histoire romantique avec un homme qui sera leur prince charmant, toujours en train de les secourir, et la vie du protagoniste féminin sera vide sans cet homme. En outre, tout ce dont elle parle avec ses amies (les unes ou deux qui ne sont pas des rivales), c’est de l’homme de ses rêves. Pas de philosophie, ni d’art, ni de musique, ni de quelconque autre sujet normal et intelligent. Alors, sautez la romance, à moins qu’elle n’ait un but tangible dans le roman. Un roman mettant en vedette un personnage féminin qui est bien écrit, où les personnages sont bien développés et avec une intrigue bien ficelée, n’a pas besoin de romance simplement parce que le protagoniste est féminin.
Image credit: Pixabay[author] [author_image timthumb=’on’]https://writingtipsoasis.com/wp-content/uploads/2014/12/photo.jpg[/author_image] [author_info]Georgina Roy wants to live in a world filled with magic. As an art student, she’s moonlighting as a writer and is content to fill notebooks and sketchbooks with magical creatures and amazing new worlds. When she is not at school, or scribbling away in a notebook, you can usually find her curled up, reading a good urban fantasy novel, or writing on her laptop, trying to create her own.
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